BENIN: Le président Macron au Bénin devrait demander la libération de Reckya Madougou et de Joël Aivo

Alors que le Président Emmanuel Macron se rend au Bénin, l’ONG « Human Rights Without Frontiers » basée à Bruxelles exhorte le Président français à demander avec insistance la libération de deux célèbres dirigeants de l’opposition, Reckya Madougou et Joël Aivo, respectivement condamnés à 20 et 10 ans de prison.

 

Ce mois-ci, Human Rights Without Frontiers (HRWF) a déposé un rapport dans le cadre de l’Examen Périodique Universel (EPU) des Nations Unies pour le Bénin, dans lequel l’organisation a fait part de ses préoccupations concernant les violations des droits de l’homme au Bénin, en particulier le maintien en détention de deux figures emblématiques de l’opposition, Me Reckya Madougou et Mr Joël Aivo. HRWF s’inquiète en effet du fait qu’ils n’ont pas été inclus dans une liste de 17 opposants devant être temporairement libérés suite à une rencontre le 13 juin 2022 entre le Président Patrice Talon et Thomas Boni Yayi, ancien Président du Bénin (2006-2016).

Le rapport de HRWF expose en détails le cas de Me Reckya Madougou qui a été condamnée fin 2021 à 20 ans de prison pour avoir prétendûment financé le terrorisme. Elle avait été arrêtée en mars 2021, accusée d’avoir transféré des milliers de dollars à un officier militaire dans le but de tuer des autorités non nommées. Sa candidature à la dernière élection présidentielle avait auparavant été arbitrairement rejetée par la commission électorale. Me Madougou dirigeait le parti d’opposition Les Démocrates. Le rapport de HRWF évoque également la campagne de la société civile orchestrée par Me Madougou – “Ne touchez pas à ma constitution” – qui s’est mobilisée contre les dirigeants politiques cherchant à étendre leur pouvoir sous couvert de réforme constitutionnelle. Le mouvement s’est répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest, ce qui lui a valu une grande notoriété.

Le rapport de HRWF communiqué à l’EPU donne également des détails sur le cas de Joël Aivo et sa condamnation à 10 ans de prison, en décembre 2021, par la très controversée Cour de lutte contre les crimes économiques et le terrorisme (CRIET) pour soi-disant complot contre l’État et blanchiment d’argent. HRWF a souligné dans son rapport que Joël Aivo est un professeur de droit qui a également voulu se porter candidat contre le Président Talon lors des élections de 2021. Il a été détenu pendant huit mois avant le prononcé de sa condamnation et a plaidé non coupable à l’encontre des accusations portées contre lui.

Willy Fautré, directeur et co-fondateur de HRWF, a déclaré : « Depuis 2016, notre organisation suit le recul des droits humains au Bénin. Nous avons été particulièrement consternés de constater que Reckya Madougou et Joël Aivo ne figuraient pas sur la liste des 17 détenus à libérer temporairement en juin 2022. Me Madougou et Mr Aivo devraient être immédiatement libérés. La persécution et la détention de figures de l’opposition n’ont pas leur place dans une démocratie et nous sommes inquiets pour le bien-être de ces acteurs politiques. »

Voir le rapport complet ici

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HRWF : international.secretariat.brussels@hrwf.org ou w.fautre@hrwf.org